samedi 14 février 2015

Spectacle "Grain de lune" de la "Cie Les Arrosés"


 Avec toute notre petite troupe d'enfants nous sommes allés voir un spectacle dans notre centre culturel favori, Soelys à Soyaux. Nous y avons regardé un bon conte hivernal de la "Compagnie Les Arrosés" intitulé "Grain de Lune."


 Dans l'ensemble, le spectacle a beaucoup plu aux enfants et, quant à moi, je l'ai trouvé très poétique et beau avec d'excellentes idées de mise en scène, un décor simple et très original fait à partir de rien. J'ai aimé les petits bonhommes créés avec les mains m'ont tout de suite rappelé mon enfance. Quand je m’ennuyais avant de m'endormir le soir dans le lit, je fabriquais avec mes doigts le même genre de personnages qui couraient, sautaient, restaient assis ou étaient intimidés...  J'ai aussi aimé la lune sur laquelle vivait le héros principal – le gardien des étoiles. Et son voyage imprévu sur la Terre à la recherche de son amie étoile qui est tombée par sa maladresse. Et le bonhomme terrestre avec une tête ronde comme un ballon qui parle une langue inconnue mais compréhensible pour tout le monde. Et tout l’univers blanc qui me paraissait très neigeux et magique. Et le retour sur la lune avec sa moitié... Toutes ces images m'ont remplie, même moi le spectateur adulte, de bonnes et positives émotions.


 J'ai notamment beaucoup aimé les techniques de mise en scène : les artistes, cachés dans le noir, qui mettent l'accent sur tout ce qui est blanc grâce à un jeu de lumière, de bonnes astuces techniques dans la conduite des marionnettes ainsi que le jeu des mains en lui-même sur lequel repose tout le spectacle. Bref, je féliciterai avec plaisir les créateurs de "Grain de lune" pour l'excellente réalisation de ce conte très poétique pour les enfants, quelque soit leur âge.


 En fait il y a juste un seul moment que je n'ai pas beaucoup apprécié, et je devrais même dire, pour être totalement franche, que je l'ai trouvé complètement déplacé et maladroit dans le contexte de ce conte romantique. Je vous explique. Dans un monde désertique, les spectateurs voient apparaître, l'un après l'autre, d'abord un beau papillon blanc, puis une araignée blanche et juste après une chenille blanche. Et voilà que cette jolie chenille laisse derrière elle une trace. Pendant une certaine durée, les excréments de la chenille jouent leur rôle. Les enfants rient, les parents aussi. Par la suite, les personnages vont revenir là-dessus à plusieurs reprises. Et les spectateurs hurlent encore de rire comme des fous. Et moi, honnêtement, je ne m'attendais tellement pas à une suite comme celle-là que même la fin, très tendre, avec les amoureux qui montent sur la lune à l'aide d'une corde, m'est apparue un peu floue, presque insignifiante. Car dans ma tête tout était déjà gâché par les "cacas blancs" de la chenille blanche. Après j'ai commencé à deviner que, peut-être, il s'agissait juste d'une drôle de tentative d'unir tout ce qui est cosmique et poétique avec les choses terre à terre.  Ou peut-être était-ce simplement une manière un peu "facile" de faire rire les les enfants. C'est sûr, une blague comme celle-là marche à tous les coups auprès du jeune public...


 D'ailleurs, pour rebondir sur la question, le thème de tout ce qui est terre à terre devient de plus en plus populaire dans la littérature enfantine, autant celle traduite qu'en version originale française. Je me souviens que quand ma fille aînée était encore à l'école maternelle j'ai accompagné sa classe à la bibliothèque. Et là-bas, pour la première fois, j'ai découvert la quantité incroyables de livres qu'il y a sur tout ce qui est pipi, caca, crottes de nez, etc.  Même la dame qui travaillait à la bibliothèque avait choisi pour la lecture aux enfants ce jour-là (peut-être juste une coïncidence) une histoire sur un loup qui dévore tout et tout le monde à l'exception de certaines victimes bien malicieuses qui parviennent à s'en sortir, je vous laisse imaginer de quelle manière... Mais tout le monde, y compris la lectrice, étaient plié de rire. Je veux bien comprendre qu'à un certain âge, les livres traitant de ce sujet peuvent aider l'enfant  à devenir plus vite propre, à mieux lui expliquer le cycle de la nature ou juste à faire rire. Mais parfois, j'ai l'impression que ce thème est devenu un véritable culte. Voilà, aujourd'hui il n'y a plus aucun tabou et nous pouvons parler à l'enfant de tout, leur lire l'histoire d'une petite fille qui s'est libérée dans l'herbe au milieu des insectes ou de faire un parallèle douteux entre gourmandise et caca par exemple (cf. livres présentés ci-dessous)... Les deux derniers albums que j'ai trouvés, d'ailleurs aussi dans cette même bibliothèque, m'ont complètement achevée et j'ai décidé que leurs auteurs doivent juste avoir une originalité et une fantaisie infinies ! Mais c'est, bien sûr,  le choix des parents de lire ou ne pas lire ces livres. Quant à la présentatrice des livres à la fameuse bibliothèque, je suppose qu'elle en avait juste marre ce jour-là de lire aux enfants les bons livres qui ont du sens...

 Et vous, qu'en pensez-vous ?

("Pipi dans l'herbe" de Magali Bonniol, "C'est bon le caca ! C'est tout bon" de Jacques Salomé et Caroline Crusnière).


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